Du 92... aux 4 Chemins

Le Conseil Départemental des Hauts de Seine a établi un cadre de référence pour les associations de prévention spécialisée qui a été approuvé le 15 décembre 2014. Ce cadre de référence précise les missions confiées par le Département, chef de file de la protection de l’enfance, aux associations pour leurs actions de prévention spécialisée. Il constitue également les fondements du dispositif établi avec les associations et les communes.
La prévention spécialisée est l’une des SIX orientations du schéma départemental de protection de l’enfance et de la jeunesse, cette orientation se déclinant en 2 objectifs stratégiques :
– Mieux répondre aux besoins et évolutions du public et des problématiques
– Renforcer l’inscription de la prévention spécialisée dans le réseau territorial de l’action social

Il affirme plus précisément l’ambition du Département qui est de :
– Toucher un public plus jeune (dès 11 ans)
– Mener des actions ciblées auprès du public féminin
– Prendre en compte précocement les problématiques de décrochage scolaire et d’insertion professionnelle

Ce cadre de référence rappelle la nécessite de travailler en partenariat avec les acteurs locaux et l’importance de la transversalité notamment avec les acteurs de protection de l’enfance et de prévention de la délinquance.
Enfin, il impose des règles d’évaluation en constituant une grille statistique et des liens avec le Département autour d’un bilan annuel tant qualitatif (rapport d’activité) que comptable.

Dans le respect de ce cadre, notre association a élaboré un projet d’établissement qui tient compte des valeurs portées par le Conseil d’administration depuis de nombreuses années.

1.1 DECLINAISON DES OBJECTIFS AUX 4 CHEMINS

 

1.1. Prévenir le décrochage scolaire en lien avec la Réussite éducative et les collèges, favoriser le développement de réponses nouvelles

• Repérage des jeunes en situation de décrochage, d’exclusion sociale/scolaire.
• Accompagner individuellement les jeunes dans leur parcours scolaire.
• Remobiliser et préparer au retour dans l’établissement.
• Favoriser l’émergence de projet individuel et/ou collectif et le soutenir.
• Mener des actions collectives avec les jeunes et les familles sur les enjeux liés à l’orientation.

1.2. Favoriser l’accès des 16-25 ans aux dispositifs d’insertion par l’activité économique

• Repérer les jeunes en rupture d’insertion sociale et professionnelle, en voie de marginalisation.
• Encourager /stimuler l’émergence de la demande.
• En partant de la demande du jeune, mettre en place des étapes nécessaires visant à la réalisation d’un projet d’insertion.
• Permettre aux parents de prendre une place dans les projets des 16/18ans.
• Favoriser la mise en lien avec les partenaires locaux de l’insertion professionnelle.
• Proposer des actions intermédiaires pour travailler sur les freins à l’insertion professionnelle (chantiers éducatifs, etc.).

1.3. Prévenir les conduites à risques et favoriser l’accès aux soins.

• Lutter contre les addictions.
• Mener des actions de prévention des risques encourus sur la route.
• Eviter les risques liés à la sexualité et les situations de prostitution.
• Limiter les expositions sur les réseaux socio.
• Mettre en place des bilans de santé.
• Proposer des actions destinées à favoriser l’accès des jeunes à l’information et à faciliter leur orientation ou accompagnement vers les services et institutions compétents.
• Développer le partenariat spécialisé en vue de mener des actions conjointes.

1.4. Favoriser l’insertion sociale et la construction identitaire des jeunes

• Favoriser l’accès aux droits (Sécurité sociale, aides de la CAF, etc).
• Mettre en place de relais pour lutter contre la précarité.
• Permettre l’accès à l’hébergement ou au logement.
• Lever les freins administratifs.
• Travailler sur les questions de construction de l’identité (culturelle, sexuelle, etc.).

1.5. Favoriser le mieux vivre ensemble

• Développer les actions de solidarité soit sur site (création d’association junior, fête de quartier, reversement de sommes récoltées par des jeunes à des associations caritatives) soit à l’étranger.
• Pérenniser l’action service civique pour le travail sur la citoyenneté.
• Favoriser les rencontres intergénérationnelles.
• Consolider le travail avec les familles, et les actions collectives parents – enfants. Renforcer notamment le travail avec les pères.
• Continuer à mener des chantiers autour du cadre de vie en lien avec la gestion urbaine de proximité.

2. LA PRATIQUE
2.1. LES MODES OPERATOIRES
2.1.1. Le travail de rue

Les pratiques des équipes éducatives sont plurielles et s’appuient sur des supports diversifiés basés sur « aller vers les jeunes ».
Le travail de rue constitue la clé de voûte et la spécificité de l’action des équipes. La prévention spécialisée va au contact des jeunes, dans leurs lieux de regroupement ou de passage selon leur rythme de vie. Il permet à l’éducateur de pénétrer dans le territoire des jeunes qui n’ont pas formulé de demande et d’être dans une offre relationnelle.

2.1.2. L’accompagnement individuel

Il se réalise au travers notamment du soutien psychoaffectif, de l’aide à la réalisation de projet. L’action éducative participe également au renforcement de la fonction parentale. L’objectif poursuivi est la mise en place d’un projet de vie pour et avec le sujet, en essayant de l’inscrire dans la réalité, sans pour autant gommer ses désirs, en suscitant en revanche sa prise de conscience des difficultés mais aussi de ses ressources.

Les équipes disposent aussi d’un espace d’analyse des pratiques pour travailler autour des situations problématiques avec un psychologue clinicien.

2.1.3. Les projets collectifs

La prévention spécialisée, de par sa connaissance des phénomènes de groupe, des enjeux de quartier peut transformer en énergies positives des forces qui agitent les groupes et aider à la résolution de conflits ou à des médiations.
Nous pensons par ailleurs que les éducateurs doivent se montrer force de proposition sur les quartiers afin de susciter l’adhésion du public qui passe souvent par l’accroche à des projets collectifs avant tout accompagnement individuel. C’est pourquoi l’association Les 4 Chemins a choisi de privilégier ce mode opératoire qui peut se décliner à différents niveaux :

– Des actions collectives pour favoriser l’accroche avec les nouveaux groupes ou individus
– Des actions collectives comme réponses directes aux difficultés
– Développer des actions régulières en interne

Il existe également des outils spécifiques tels que les chantiers éducatifs, les séjours, l’hébergement temporaire dans le cadre d’une convention avec le FJT « L’Appart » auprès duquel nous sommes réservataires de 3 places.

Enfin, il y a aussi un énorme travail partenarial avec la réussite éducative. Historiquement l’association était inscrite dans des actions relatives au soutien scolaire et entretenait de ce fait des rapports avec l’éducation nationale, rapport qui s’amenuisait d’année en année.

En 2005, via la loi BORLOO, se mettait en place le dispositif Réussite éducative et l’association décidait d’y participer pleinement. Deux raisons à cela :
– Ce dispositif prend en compte la dimension globale du jeune et de son environnement dans la tradition de la prévention spécialisée
– La problématique scolaire essentiellement liée aux collégiens autour des phénomènes de violence, d’absentéisme, rentrait pleinement dans le cadre de nos missions au regard de notre diagnostic territorial, prémices de l’élaboration de nos contrats d’objectifs.

C’est donc dans cette dynamique que les 4 Chemins ont participé à l’élaboration d’une charte pour les deux villes et à la réflexion d’actions concertées.
A cette occasion 1,25 ETP poste éducatif a été créé, cofinancés par le dispositif de réussite éducative de la ville de Colombes et par le conseil départemental. Pour ce qui est de la ville de Nanterre, la collaboration permet un co-accompagnement et le financement d’actions portées par les 4 chemins ou co-portées.

Outre la réponse spécifique Prévention spécialisée (accompagnement individuel et projets collectifs), ce partenariat permet la mise en place de stages de remobilisation (découverte des métiers, renforcement des compétences des collégiens, travail sur la confiance en soi, valorisation), de renforcer l’accompagnement autour de la parentalité et de travailler les questions autour de l’exclusion.